Allāhu Lā 'Ilāha 'Illā Huwa Al-Ĥayyu Al-Qayyūmu Lā Ta'khudhuhu Sinatun Wa Lā Nawmun Lahu Mā Fī As-Samāwāti Wa Mā Fī Al-'Arđi Man Dhā Al-Ladhī Yashfa`u `Indahu 'Illā Bi'idhnihi Ya`lamu Mā Bayna 'Aydīhim Wa Mā Khalfahum Wa Lā Yuĥīţūna Bishay'in Min `Ilmihi 'Illā Bimā Shā'a Wasi`a Kursīyuhu As-Samāwāti Wa Al-'Arđa Wa Lā Ya'ūduhu Ĥifduhumā Wa Huwa Al-`Alīyu Al-`Adīmu
اللَّهُ لاَ إِلَهَ~َ إِلاَّ هُوَ الْحَيُّ الْقَيُّومُ لاَ تَأْخُذُه ُُ سِنَة ٌ وَلاَ نَوْم ٌ لَه مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الأَرْضِ مَنْ ذَا الَّذِي يَشْفَعُ عِنْدَهُ~ُ إِلاَّ بِإِذْنِه ِِ يَعْلَمُ مَا بَيْنَ أَيْدِيهِمْ وَمَا خَلْفَهُمْ وَلاَ يُحِيطُونَ بِشَيْء ٍ مِنْ عِلْمِهِ~ِ إِلاَّ بِمَا شَاءَ وَسِعَ كُرْسِيُّهُ السَّمَاوَاتِ وَالأَرْضَ وَلاَ يَئُودُه ُُ حِفْظُهُمَا وَهُوَ الْعَلِيُّ الْعَظِيمُ

samedi 13 décembre 2008

Le retour à Dieu ou le repentir

Les savants ont dit :
« Le repentir de tout péché est une obligation :
a) S’il s’agit d’une désobéissance entre l’homme et Dieu exalté, ne se rapportant pas au droit d’un humain, le repentir
à trois conditions pour être agréé de Dieu : 1. Qu’on cesse immédiatement de désobéir. 2 Qu’on éprouve le regret d’avoir
désobéi. .3. Qu’on décide de ne plus jamais revenir à cette désobéissance.
Si l’une de ces 3 conditions vient à manquer, le repentir n’est plus valable.
b) Si cette désobéissance lèse un être humain, le repentir a alors 4 conditions : les trois précédentes et l’on doit
s’acquitter en outre du droit de la personne lésée. S’il s’agir d’argent ou autre chose pareille, on doit le lui restituer. S’il
s’agit d’une calomnie proférée contre lui, on doit se mettre à sa disposition pour en recevoir le châtiment, ou bien on essaie
d’obtenir son pardon. Si c’est une médisance, on doit aussi s’en excuser. On doit se repentir de tous les péchés. Si le pécheur
se repent seulement de certains de ses péchés, les gens justes disent que son repentir est valable pour ce qui concerne ces
péchés mais qu’il doit se repentir de ce qui en reste. Les arguments du Livre, de la Sunna et du consensus de la communauté
sont tous unanimes pour dire que le repentir est obligatoire.
Dieu le Très Haut a dit :
24.31 « … Revenez tous à Dieu, Ô Croyants ! Peut-être récolterez-vous le succès ».
2.3 « Implorez votre absolution de votre Seigneur puis revenez à Lui ».
66.8 « O vous qui avez cru ! Revenez à Dieu dans un retour sincère ».
Pour ce qui est des hadiths :

13. Abou Hourayra (RA) a dit : J’ai entendu le Messager de Dieu dire : « Par Dieu : ! Je me repens sûrement chaque
jour plus de soixante dix fois » (Rapporté par Al Boukhari)
14. Al Aghar Ibn Yasâr Al Mouzanî a dit : Le Messager de Dieu à dit : « O gens ! revenez à Dieu et implorez de Lui
votre absolution ; je me repens moi-même cent fois par jour » (Rapporté par Moslem)
15. Anas Ibn Malek Al Ansarî (RA), le serviteur du Messager de Dieu a dit : Le Messager de Dieu a dit :
« Certes Dieu se réjouit du repentir de Son esclave plus que ne se réjouit l’un de vous lorsqu’il se retrouve par hasard son
chameau après l’avoir perdu dans une terre désertique » (Unanimement reconnu authentique)
Et dans la version de Moslem : Dieu Se réjouit certainement de Son esclave quand il revient à Lui plus que ne se réjouit l’un
de vous qui était sur sa monture dans une terre désertique. Elle s’échappe tout à coup en emportant sa nourriture et sa
boisson. Il désespère de la revoir et s’allonge à l’ombre d’un arbre n’ayant aucun espoir de retrouver sa monture. Cependant
qu’il est ainsi, voilà que sa monture se tient debout devant lui. Il la saisit par la bride et dit sous l’effet de sa joie excessive :
« Seigneur Dieu ! Tu es mon esclave et je suis Ton seigneur » (s’étant embrouiller tellement il était joyeux).
16. Selon Abou Mûssa Al Ash’arî, le prophète a dit : « Dieu exalté tend Sa Main la nuit pour accepter le repentir du
pécheur du jour et le jour pour accepter le repentir du pécheur de la nuit ; et ce jusqu’à ce que le soleil se lève de l’Occient
(c’est à dire jusqu’à la résurrection) » (Rapporté par Moslem).
17. Selon Abou Hourayra (RA), Le Messager de Dieu a dit : « Celui qui s’est repenti avant que le soleil ne se lève de
l’Occident, Dieu agrée son repentir ». (Rapporté par Moslem).
18. Selon ‘Abdulâh Ibn ‘Omar (RA), le Prophète de Dieu a dit : « Dieu glorifié et honoré accepte le repentir de
l’esclave (=l’homme) tant qu’il n’est pas à l’agonie de la mort ». (Rapporté par Tirmidhi)
19. Zirr Ibn Houbeysh a dit : « Je me rendis chez Safwân Ibn ‘Assal (RA) pour l’interroger sur le passage des mains sur les
chaussures (permission réservée au voyageur, dans ses ablutions, de ne pas se déchausser mais de passer ses mains mouillées
sur ses chaussures). Il me dit : « Qu’est ce qui te fait venir, O Zirr ? ». Je dis : « La recherche du savoir ». Il dit : « Les Anges
baissent leurs ailes (par respect et humilité) devant celui qui se consacre à la recherche du savoir ». Je dis « Mon esprit n’a
pas accepté la permission du passage des mains après les défections et l’urine, et tu es l’un des Compagnons du Prophète
. Je suis donc venu te demander si tu l’as entendu dire pareille chose ». Il dit « Oui, et il nous ordonnait, quand nous
étions en voyage, de ne pas nous déchausser durant trois jours avec leurs nuits sauf en cas de souillure majeur (rapport sexuel)
à l’exception des défécations, de l’urine et du sommeil. » Je dis : « L’as-tu entendu dire quelque chose au sujet de ceux que
l’on aime ? ». Il dit : « Oui. Nous étions avec le Messager de Dieu dans un voyage. Alors que nous étions auprès de lui,
voilà qu’un bédouin l’appela d’une voix qu’il avait bien forte : « O Mohammad ! » Le Messager de Dieu lui répondit à
peu près sur le même ton : « Me voici ! ». Je dis au bédouin : « Malheur à toi ! Baisse un peu ta voix ! ». Il dit : « Par Dieu je
ne baisserai pas ma voix ». Puis il dit : « L’homme aime certaines gens mais ne peut atteindre leur niveau (pour être avec eux
au Paradis), dis moi ce que tu en penses ! ». Le Prophète lui dit : « Au jour de la résurrection, l’homme est avec ceux
qu’il a aimé ». Puis il ne cessa de nous parler jusqu’à ce qu’il cita une porte qui s’ouvrira de l’Occident et dont la largeur
équivaudrait au parcours du cavalier durant quarante ou soixante dix ans. Souyân, l’un des narrateurs, dit : « Cette porte
s’ouvrira du côté de la Syrie. Dieu exalté l’a créée le jour même où il créa les cieux et la terre, ouverte au repentir et ne se
refermant que lorsque le soleil se lèvera de son côté ». (Rapporté par Tirmidhi)
20. Selon Abou Sa’id Al Khoudri (RA), Le Messager de Dieu a dit : « Parmi ceux qui vivaient avant vous il y avait un
homme qui avait tué quatre vingt dix neuf personnes. Il demanda quel était le plus grand savant de la terre. On lui désigna un
moine. Il alla le trouver et lui dit qu’il avait tué quatre vingt dix neuf personnes. Est-ce qu’il restait quelque possibilité de se
repentir ? « Le moinde dit aussitôt : « Non ». Il le tua sur le coup et compléta ainsi à cent le nombre de ses victimes. Puis il
demanda quel était l’homme le plus savant de la terre. On lui en désigna un. Il lui dit : « J’ai tué cent personnes. Ai-je encore
quelque possibilité de me repentir ? » Il Lui dit : « Oui et qu’est ce qui suppose à ton retour à Dieu ? Va à tel pays. Là vivent
des gens qui ne font qu’adorer Dieu exalté. Adore Dieu avec eux et ne te retourne plus à ton pays car c’est une terre de
mal ». Il se mit donc en marche et lorsqu’il fut à la moitié du chemin il fut atteint par la mort. Les Anges de la miséricorde
(ceux qui accueillent les mourant agréés par Dieu) se disputèrent à son sujet avec les Anges des tourments (les uns voulant le
destiner au Paradis les autres voulant le destiner à l’Enfer). Les Anges de la miséricorde dirent : « Il est venu plein de repentir
désirant de tout son cœur retourner à Dieu ». Les Anges des tourments dirent : « Il n’a jamais fait de bien dans sa vie ». C’est
alors qu’un Ange vint à eux sous une apparence humaine. Ils le prirent comme arbitre. Il leur dit : « Mesurez la distance qui
le sépare de la terre du mal et celle qui le sépare de la terre du bien. Destinez le ensuite à celle dont il est le plus proche ». Ils
mesurèrent et trouvèrent qu’il était plus près de la terre qu’il voulait rejoindre et ce furent les Anges de la miséricorde qui lui
retirèrent son âme. (Unanimement reconnu authentique).
Dans une autre version : « La cité vertueuse était plus proche d’une seule palme et c’est pourquoi il fut compté de ses
habitants ». Dans une troisième version : « Dieu exalté inspira à la terre du mal de s’éloigner et celle du bien de se
rapprocher. Puis Il dit : « Mesurez la distance qui les sépare ». Ils trouvèrent qu’il était plus proche d’une palme de la cité du
bien. Aussi fut-il absout de ses péchés.
Le Croyant doit constamment vivre entre la crainte de l’Enfer et l’espoir du Paradis. Il ne doit à aucun moment se sentir à l’abri de la ruse de
Dieu.
Notre seigneur le calife Abou Bakr (RA) disait que même s’il avait un pied au Paradis il ne se sentirait à l’abri de la ruse de Dieu que
lorsqu’il y mettrait l’autre.
Un hadith nous dit qu’un homme peut faire durant toute sa vie l’œuvre des gens destinés au Paradis et commettre à sa fin un péché qui
l’envoie droit en Enfer.
De même qu’un homme peut agir toute sa vie à la façon des gens destinés à l’Enfer puis faire àa sa fin une seule bonne action qui lui ouvre
les portes du Paradis.
On rapporte qu’un bédouin vint demander au Prophète , juste avant une bataille, s’il irait au Paradis en mourant pour la cause de
Dieu. Le Prophète lui dit « Oui » Le bédouin jeta alors les quelques dattes qu’il mangeait et se lança comme un lion dans la bataille
où il connut le martyre. Le Prophète dit à ses Compagnons : « Voilà un homme qui n’a à son actif ni prières, ni jeûnes mais qui
entrera quand même au Paradis ». Cela ne veut nullement dire qu’on ne doit pas s’acquitter de ses obligations religieuses dès la tendre
enfance, mais qu’on ne doit jamais désespérer de la clémence de Dieu ni être trop sûr de la validité de son œuvre.
21. ‘Abdullah Ibn Ka’b Ibn Malek (RA) a dit : « J’ai entendu Ka’ab Ibn Malek (RA) raconté sa fameuse histoire lorsqu’il
faussa compagnie au Messager de Dieu lors de l’expédition de Tabuk. Ka’b a dit : Je n’ai jamais faussé compagnie au
Messager de Dieu dans aucune de ses campagnes sauf celle de Tabuk. Cependant je n’ai pas participé à la bataille de
Badr et, à ce moment, aucun de ceux qui s’en étaient absentés ne reçut pour cela de reproche. C’est que Messager de Dieu
n’était sorti avec les musulmans qu’à la recherche de la caravane (commerciale) de Qoreysh jusqu’à ce que Dieu exalté
les mît face à face avec leur ennemi, sans rendez-vous préalable. J’ai effectivement été témoin avec le Messager de Dieu
de la nuit de ‘Aqaba où nous avions signé notre pacte sur la base de l’Islam. Or je ne donnerai pas un tel honneur en
échange de ma participation à la bataille de Badr, bien que les gens la mentionnent plus souvent que l’alliance d’Al ‘Aqaba en
question.
Pour ce qui est de ma défection de l’expédition de Tabuk, je n’ai jamais été plus fort, ni plus riche que lorsque j’y fis défaut.
Par Dieu, je n’ai jamais possédé avant elle deux montures à la fois. Le Messager de Dieu n’entreprenait jamis une
expédition sans faire semblant de se diriger vers une autre (pour tromper les espions de l’ennemi) ; jusqu’à ce que vînt le tour
de cette expédition qu’il fit dans une période de très grandes chaleurs. Il se mit donc en route pour un long voyage (les
confins de la Palestine) dans un immense pays désertique et aride. Il devait en outre rencontrer un ennemi très nombreux.
Aussi dit-il cette fois aux Musulmans leur vraie destination afin qu’ils prennent leurs dispositions en conséquence. Les
musulmans étaient nombreux avec lui, mais aucun registre ne les mentionnait. Ka’b a dit : « Si bien que celui qui voulait
déserter était presque sûr de passer inaperçu, à moins que Dieu ne fasse une révélation coranique à son sujet. Donc le
Messager de Dieu entreprit cette expédition à un moment où les fruits étaient mûrs et où l’ombre était bien désirable.
Or j’étais l’homme le plus désireux de jouir de ces fruits et de cette ombre. Le Messager de Dieu s’était équipé de
même que les Musulmans avec lui. Quant à moi, je sortais tous les matins pour m’équiper mais je rentrais sans en avoir rien
fait, me disant, à chaque fois, que je pourrais le faire à l’heure que je voulais. Cette situation dura jusqu’à ce que les
musulmans eussent redoublé d’efforts dans leurs préparatifs et, le lendemain matin, ils prirent le chemin de la guerre avec le
Messager de Dieu . Je n’avais pourtant rien préparé pour être des leurs. Je rentrai donc chez moi, cette fois encore,
sans avoir rien fait. Si bien qu’ils prirent sur moi une trop grande avance. A un moment donné, pourtant, j’ai voulu partir à
leurs traces (et combien j’aurais voulu l’avoir fait !) mais Dieu ne me prédestinait pas à cet honneur. Chaque fois que je me
mêlais aux gens après le départ du Messager de Dieu je ne me voyais semblable qu’à quelqu’un sur qui pesait
lourdement une ombre d’hypocrisie ou à l’un de ces faibles que Dieu avait exemptés pour cause de maladie. Le Messager de Dieu ne cita pourtant pas mon nom jusqu’à son arrivée à Tabuk. Cependant qu’il était assis avec un nombre de gens, il
dit par la suite : « Qu’a donc fait Ka’b Ibn Malek ? ». Quelqu’un des Banni Salam dit : « O Messager de Dieu ! Il a été sans
doute retenu à Médine par la beauté de ses habits et par sa vanité ». Mou’adh Ibn Jabal (RA) lui dit alors : « Quelles bien
vilaines paroles tu viens de proférer ! O Messager de Dieu ! Nous n’avons jamais entendu dire à son sujet que du bien ». Le
Messager de Dieu ne dit rien. Sur ces entrefaites apparut à l’horizon un homme vêtu de blanc s’avançant dans le
mirage. Le Messager de Dieu dit : « Sois Abou Khaythama ! », et ce fut effectivement Abou Khaythama l’Ansarite.
C’était lui qui avait fait jadis aumône de quelques poignées de dattes, ce qui lui valut les sobriquets des hypocrites. Ka’b dit :
« Lorsque j’appris que le Messager de Dieu avait pris le chemin de retour de TAbuk, je fus envahi d’une grande
tristesse. Je me mis à penser à quelque mensonge pour me disculper en me disant en moi-même : « Quelle excuse va bien
me sortir de sa colère ? » Je rpis conseil en cela auprès des gens de ma famille. Quand on m’a appris que le Messager de Dieu
était désormais tout proche, toutes mauvaises inspirations disparurent de mon esprit et je sus ainsi que rien ne pouvait
me sauver de sa colère. Aussi ai-je décidé de choisir plutôt la voie de la sincérité. Le lendemain matin il était de retour. Or,
lorsqu’il rentrait d’un voyage, il réservait toujours sa première visite à la mosquée. Il y fit deux unités de prières puis s’assit
pour accueillir les gens. C’est alors que vinrent à lui ceux qui ne l’avaient pas suivi,lui présentant leurs excuses avec force serments. Ils étaient un peu plus de quatre-vingts. Il accepta leur éta apparent, agréa leur allégeance et implora pour eux
l’absolution divine tout en laissant à Dieu le Très-Haut le soin de juger ce qu’ils cachaient en eux-mêmes.
C’est alors que je vins moi-même. Quand je le saluai, il sourit de la façon de quelqu’un en colère puis me dit : « Viens ici ! ».
Je m’avançai et je m’assis devant lui. Il dit : « Qu’est-ce donc qui t’a empêché de te joindre à nous ? N’avais-tu pas déjà
acheté ta monture ? » Je dis : « O Messager de Dieu ! Si je me trouvais maintenant devant un autre que toi de tous les
habitants de ce monde, j’aurais certainement jugé que je m’en sortirais par quelque excuse, d’autant plus que j’ai le don de la
polémique. Mais, par Dieu, j’ai bien su que si je te racontais aujourd’hui quelque mensonge pour te satisfaire, Dieu ne serait
pas loin de me frapper de Sa Colère et, si je te disais la pure vérité qui pourrait te fâcher quelque peu contre moi, je pourrais
espérer une conclusion heureuse de la part de Dieu Tout-Puissant. Par Dieu, je n’avais aucune excuse de rester à l’arrière.
Par Dieu, je n’avais jamais été aussi fort ni aussi riche que lorsque je t’ai fait détection ».
Le Messager de Dieu dit alors : « Voilà quelqu’un qui a parlé sincérement. Debout et va-t-en de là en attendant que
Dieu prononce sur toi Son jugement ! ». Des homes de la tribu des Bani Salama sortirent à ma suite et me dirent : « Par Dieu,
nous n’avons jamais appris sur toi que tu avais commis un péché avant celui-là. Tu aurais bien pu t’excuser auprès du
Messager de Dieu comme se sont excusés les autres déserteurs. Il t’aurait largement suffi auprès de Dieu que Son Messager priât pour ton absolution ». Il dit : « Par Dieu, Ils n’ont pas cessé de me faire des reproches jusqu’à ce que j’ai
voulu retourné auprès du Messager de Dieu pour revenir sur mes premières déclarations. Puis je leur dis : « Est-ce que
d’autres sont dans mon cas ? » Ils dirent : « Oui, il y a deux hommes qui tinrent les mêmes propos que toi et qui obtinrent la
même réponse ». Je dis : « Qui sont-ils ? ». Ils dirent : « Mourara Ibn Arrabî Al ‘Amrî et Hilâl Ibn Oumaya Al Wâqifî ». Il
dit : « Ils m’ont nommé là deux hommes vertueux qui avaient participé à la bataille de Badr et qui étaient dignes d’être pris
en exemple. Lorsqu’on me les cita, je m’en allai. Le Messager de Dieu avait interdit entre temps qu’on nous adressât
la parole à tous les trois entre tous ceux qui avaient déserté. Ainsi les gens nous évitaient (ou il a dit : « changèrent d’attitude
envers nous ») si bien que je ne reconnaissais plus la terre car ce n’étais plus celle que je connaissais. Nous restâmes dans cette
situation cinquante longues nuits. Quant à mes deux compagnons d’infortune, ils se résignèrent à leur sort, gardèrent leur
maison et ne cessèrent pas de pleurer. Pour ma part, j’étais le plus jeune et le plus fort des trois. Je sortais pour prendre part
à la prière avec les musulmans et je parcourais les marchés sans que personne ne m’adressât la parole. J’allais à chaque fois au
Messager de Dieu , je le saluais alors qu’il était assis après la prière. Je me demandais en moi-même s’il avait ou non
remué les lèvres pour répondre à mon salut. Puis je me plaçais pour prier tout près de lui et je l’épiais furtivement. Quand je
me plongeais dans ma prière, il me regardait et quand je me tournais vers lui, il se détournait de moi. Quand cette mise en
quarantaine des musulmans dura trop longtemps pour moi, je n’ai pas hésité à passer par-dessus le mur de Abou Qatada ; il
était mon cousin et l’un de mes plus chers amis Je lui adressai le salut. Par Dieu, il n’a même pas daigné me le rendre. Je lui
dis : « O Abou Qatada ! Je te supplie par Dieu de me dire si tu sais que j’aime Dieu et Son Messager ». Il se tut. J’y reviens
de nouveau et il se tut encore. J’insistai encore une fois et il me dit enfin : « Dieu et Son Messager sont plus à même de le
savoir ». Mes yeux débordèrent alors de larmes. Je m’en allai et passai de nouveau par-dessus son mur. Tandis que je
déambulais dans les rues commerçantes de Médine, voilà qu’un Nabatéen (paysan) de Syrie, de ceux venus avec du blé pour
le vendre, criait : « Qui peut me dire où se trouve Ka’b Ibn Malek ? ». Les gens se mirent à me désigner jusqu’à ce qu’il vînt à
moi et me donnât une lettre de la part du roi Ghassan. Je savais alors lire. Je lus donc la lettre et il y avait ceci : « Or, donc,
nous avons appris de ton compagnon (le Prophète) est en frois avec toi et Dieu ne t’a jamais placé dans une demeure
d’humiliation et d’abandon. Rejoins-nous donc et Nous te consolerons de te déboires ». Je dis après sa lecture : « Voilà bien
encore l’une de ces épreuves qui m’accablent en ces moments ». je me dirigeai avec la lettre vers le four à pain et je la brûlai Jusqu’à ce qu’eussent passé quarante nuits ( de quarantaine imposée). La révélation de Dieu tardait à venir (pour me
disculper). C’est alors que le Messager de Dieu vint me dire : « Le Messager de Dieu t’ordonne de ne plus
approcher ta femme ». Je lui dis : « Dois-je la répudier ?ou bien que dois-je faire ? ». Il dit : « Non, mais isole-toi simplement
d’elle et ne l’approche plus ». Il envoya le même message à mes deux compagnons. Je dis à ma femme : « Va chez ta famille
et reste-y jusqu’à ce que Dieu prononce Son jugement dans cette affaire ». La femme de Hilal Ibn Oumaya vint dire u
Messager de Dieu : « O Messager de Dieu ! Hilal Ibn Oumaya est un vieillard perdu n’ayant aucun domestique. Est-
ce qu’il te répugne que je le serve ? ». Il dit : « Non, mais qu’il ne t’approche surtout pas ! ». Elle dit : « Par Dieu, il est
incapable de quoi que ce soit et, par Dieu, il ne cesse de pleurer jusqu’à ce jour depuis cette triste affaire ». Certains de mes
parents me dirent : « Pourquoi ne demandes-tu pas au Messager de Dieu la permission de garder ta femme puisqu’il a
autorisé celle de Hilal Ibn Oumaya à le servir ? ». Je dis : « Je ne demanderai pas la permission de la garder car je sais ce que
dirait de moi le Messager de Dieu si je lui demandais cette permission alors que je suis jeune ». Je restais ainsi dix
nuits ; si bien que s’accomplit pour nous cinquante nuits depuis qu’il a été interdit de nous adresser la parole.
Puis je fis laprière de l’aube le lendemain de la cinquantième nuit sur le toit de l’une de nos maisons. Pendant que j’étais assis
dans cet état dont Dieu a parlé dans Son Livre (« jusqu’à ce qu’ils se fussent sentis à l’étroit dans la terre malgré son
ampleur ») j’entendis tout à coup la voix de quelqu’un qui criait du haut du mont Sala’ me disant aussi fort qu’il pouvait : « O
Ka’b Ibn Al Malek ! Réjouis toi de la bonne nouvelle ! ». Je tombai aussitôt en prosternation sachant que quelque chose de
nouveau était venue me délivrer de ma situation oppressante. Le Messager de Dieu avait en effet annoncé lors de la
prière de l’aube que Dieu avait enfin agrée notre repentir. Les gens coururent vers nous pour nous porter la bonne nouvelle. Deux hommes partirent pour en informer mes deux compagnons et un troisième se lança dans ma direction au galop de son
cheval. Un autre homme de la tribu de Aslam courut vers moi et parvint, avant l’arrivée du cavalier, sur le mont Sala’. Sa
voix fut plus rapide que le cheval. Quand vint à moi celui dont j’avais entendu la voix annonciatrice de bonne nouvelle, j’ôtai
mes deux tuniques et je l’en revêtis, en récompense de sa bonne nouvelle. Par Dieu, je n’avais pas d’autres tuniques que
celles là. Je dus en emprunter deux pour me couvrir moi-même. Je partis alors en direction du Messager de Dieu
cependant que les gens m’accueillaient en groupe, me félicitant de l’agrément de mon repentir et me disant : « Nous te
félicitons pour l’agrément par Dieu de ton repentir ». J’entrai finalement à la mosquée et voilà que le Messager de Dieu
y étais assis au milieu des gens. Il me serra la main et me félicita. Par Dieu, aucun autre des Mouhajirîn (les exilés de la
Mecque) ne se leva à ma rencontre. Ka’b n’a jamais plus oublié à Talha cette marque d’amitié. Ka’b dit : « Lorsque j’eus
salué le Messager de Dieu , il me dit, le visage rayonnant de joie : « Réjouis-toi du plus beau jour que tu aies jamais
connu depuis que ta mère t’a mis au monde ! ». Je dis : « Est-ce que cette faveur provient de toi, ô Messager de Dieu , ou est-ce de Dieu ? » Il dit : « Plutôt de Dieu, Tout Puissant ». Or quand le Messager de Dieu était content, son visage
rayonnait de lumière au point qu’il ressemblait à un morceau de lune éclatante. Nous savions cela de lui. Une fois assis devant
lui, je dis : « O Messager de Dieu ! Pour prouver encore plus mon repentir, je voudrais faire aumône d’une partie de mes
biens pour Dieu et pour Son Messager ». Le Messager de Dieu dit : « Garde une partie de tes biens pour toi-même,
cela est préférable pour toi ». Je dis : « Je garde ma part du butin de Khaybar ». Je dis en outre : « O Messager de Dieu !
Dieu le Très Haut ne m’a sauvé qu’à cause de ma sincérité et , comme autre preuve de mon repentir, je ne dirai plus que la
vérité tant que je vivrai ». Par Dieu je n’ai jamais appris jusqu’à ce jour qu’aucun musulman n’a été mieux récompensé que
moi par Dieu le Très-Haut pour sa sincérité depuis que j’ai dit cela au Messager de Dieu ; je souhaite que Dieu me
préserve du mensonge pour le restant de ma vie ». Il dit : « Dieu le Très-Haut fit alors descendre (révéla) les versets
suivants : « Dieu a agrée le repentir du Prophète, des Mouhajirûn et des Ansârs qui l’ont suivi dans les heures difficiles… ».
Jusqu’à ces paroles : « …Il est certainement pour eux compatissant et miséricordieux. Il agréa aussi le repentir des trois qui
ont été laissés de côté jusqu’au moment où la terre devint pour eux bien étroite malgré son ampleur… » jusqu’à ce qu’il
arrivât à ces mots : Craignez pieusement Dieu et soyez parmi les véridiques »). Ka’b dit : « Par Dieu, je n’ai jamais reçu de
Dieu une plus grande grâce depuis qu’il m’a guidé à l’Islam que celle d’avoir été sincère avec le Messager de Dieu et de
ne lui avoir pas dit de mensonge. Sinon j’aurais été perdu comme l’ont été ceux qui lui avaient menti. Dieu le Très Haut avait
en effet dit de ceux qui avaient menti, quand il fit descendre la révélation, la plus mauvaise chose qu’Il eut jamais dite de
quelqu’un : « Ils vous jureront par Dieu, si vous êtes de retour parmi eux, afin que vous vous détourniez d’eux. Détournez-
vous donc d’eux ; car ce sont des êtres immondes et leur refuge est l’Enfer en rétribution de leurs forfaits (95). Ils vous font
des serments afin que vous leur accordiez votre satisfaction. Si vous la leur accordez, Dieu n’accorde pas Sa satisfaction à la
gent dévoyée (96) » (sourate 9).
Ka’b dit : « Quant à nous trois, nous n’avons pas été du nombre de ceux qui avaient juré de leur sincérité au Messager de
Dieu qui accepta leurs excuses et leur allégeance et pria pour leur absolution. Il avait ainsi laissé notre cas en suspens
jusqu’à ce que Dieu en décidât de nous. Dieu le Très-Haut avait alors dit : « Et il accepta le repentir des trois qui ont été
laissés de côté ». Il voulait dire ainsi non pas que nous avions été laissés en arrière lors de l’expédition de Tabuk, mais qu’on a
été laissé de côté par rapport à ceux qui avaient faussement juré de leur innocence. » (Unanimement reconnu authentique)
Dieu qui accepta leurs excuses et leur allégeance et pria pour leur absolution. Il avait ainsi laissé notre cas en suspens
jusqu’à ce que Dieu en décidât de nous. Dieu le Très-Haut avait alors dit : « Et il accepta le repentir des trois qui ont été
laissés de côté ». Il voulait dire ainsi non pas que nous avions été laissés en arrière lors de l’expédition de Tabuk, mais qu’on a
été laissé de côté par rapport à ceux qui avaient faussement juré de leur innocence. » (Unanimement reconnu authentique)
Dans un autre version : « Le Prophète est sorti un jeudi pour l’expédition de Tabuk. Il aimait en effet sortir le jeudi ».
Dans une autre version : « Il ne rentrait d’un voyage qu’en plein jour au matin. Une fois rentré, sa première visite était à la
mosquée où il faisait deux unités de prière avant de s’y asseoir ».
22. ‘Omran Ibn Housayn (RA) rapporte qu’une femme de la tribu de Jouhayna vint au Messager de Dieu alors qu’elle
était enceinte à la suite des relations adultères. Elle lui dit : « O Messager de Dieu ! J’ai transgressé l’une des limites de Dieu.
Fais-moi subir le châtiment qui s’impose ». Le Prophète fit alors venir son plus proche parent (son répondant) et lui
dit : « Traite-la bien. Dès qu’elle met au monde son enfant, viens me voir ! » Et c’est ce qu’il fit. Le Prophète donna
alors l’ordre de bien attacher ses vêtements à son corps (pour éviter qu’elle ne se découvre) puis de la lapider. Une fois
morte, il pria sur elle. ‘Omar lui dit : « O Messager de Dieu ! Tu pries sur elle alors qu’elle a forniqué ? ». Il Lui répondit :
« Elle a exprimer un repentir qui, si on le partageait entre soixante dix personnes de Médine, leur suffirait (pour les
absoudre). N’As-tu jamais trouvé de plus noble que son don de sa propre vie à Dieu Tout Puissant. ? » (Rapporté par
Moslem)
Commentaire du hadith : Dans ce hadith on cite le cas d’une femme appelé Al Ghmidya qui était venue d’elle-même se dénoncer pour subir le châtiment prévu par la
loi et qui est, en l’occurrence, la mort par lapidation. Il y a eu d’ailleurs d’autres cas pareils enregistrés par l’histoire de la juridiction
islamique, tel celui de Ma’iz. Cela semble incroyable à quiconque n’est pas pleinement convaincu des vérités de l’Islam. Or un musulman sait
que ce monde est éphémère et que ses joies et ses misères ne pèsent rien devant celles de l’au-delà. C’est pourquoi il préfère subir le châtiment
de ses fautes dans ce monde dans l’espoir d’en être acquitté dans l’autre. La réponse du Prophète au calife ‘omar est bien significative
à ce sujet. Il lui a dit en effet que le repentir de cette malheureuse pécheresse suffirait à blanchir soixante dix des pécheurs de Médine. C’est
cette foi profonde et sincère qui fait d’ailleurs que de tels châtiments ne se justifient en pratique que très rarement à tel point qu’on les
mentionne dans les livres d’histoire alors que la chronique quotidienne des faits divers nous annonce chaque jour plus d’horreurs à cause du
délaissement de la législation divine jugée par des ignorants sans foi si scrupule comme un signe de rétrogradation et d’obscurantisme. Cela
démontre bien l’efficacité de la juridiction islamique pour assurer la propreté morale et la sécurité dans une société effectivement musulmane
alors que les autres législations ont largement prouvé leur faillite totale dans les pays qui se disent civilisés où les crimes, les viols et autres
actes de banditisme se comptent par milliers à la minute.
23. Selon Ibn ‘Abbas (RA) et Anas Ibn Malek (RA), le Messager de Dieu a dit : « Si le fils d’Adam avait une vallée
pleine d’or, il en souhaiterait une deuxième. Seule la terre en effet peut lui remplir la bouche. Dieu accepte pourtant le
repentir de qui revient à Lui » (Unanimement reconnu authentique)
24. Selon Abou Hourayra (RA), le Messager de Dieu a dit : « Dieu glorifié et exalté rit à la vue de deux hommes dont
l’un tue l’autre et qui entrent pourtant tous deux au Paradis : L’un d’eux combat sur le chemin de Dieu et y est tué. Puis
Dieu agrée le repentir du meurtrier qui embrasse alors l’Islam et connaît à son tour le martyre pour la cause de Dieu. »
(Unanimement reconnu authentique)


يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا تُوبُوا إِلَى اللَّهِ تَوْبَةً نَصُوحًا عَسَى رَبُّكُمْ أَنْ يُكَفِّرَ عَنْكُمْ سَيِّئَاتِكُمْ وَيُدْخِلَكُمْ جَنَّاتٍ تَجْرِي مِنْ تَحْتِهَا الْأَنْهَارُ يَوْمَ لَا يُخْزِي اللَّهُ النَّبِيَّ وَالَّذِينَ آَمَنُوا مَعَهُ نُورُهُمْ يَسْعَى بَيْنَ أَيْدِيهِمْ وَبِأَيْمَانِهِمْ يَقُولُونَ رَبَّنَا أَتْمِمْ لَنَا نُورَنَا وَاغْفِرْ لَنَا إِنَّكَ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ